- inconvertible
-
• 1546; de 1. in- et convertible1 ♦ Vx ou didact. Qu'on ne peut convertir à une religion, une doctrine. « la protestante inconvertible » (Sainte-Beuve).2 ♦ Fin. Qu'on ne peut convertir, échanger contre une monnaie, contre de l'or. Monnaie inconvertible en une autre devise.⊗ CONTR. Convertible.inconvertibleadj. FIN Qui n'est pas convertible (en or, en espèces métalliques, etc.).⇒INCONVERTIBLE, adj.A. — Vx et rare. [En parlant d'une pers.] Que l'on ne peut convertir à une religion. Le salut de la protestante [Mme de Gasparin] inconvertible et convertisseuse, une recruteuse d'âmes (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 9, 1865, p. 271).— P. ext. Que l'on ne peut faire changer d'avis. Le jeune prince héroïque tente de faire retrouver à un père indigne, à un frère naïf, la grandeur propre de sa patrie. Et si le père est inconvertible, le fils finit par comprendre (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 293).B. — [En parlant d'un inanimé] Que l'on ne peut changer.♦ Inconvertible en + subst. Les « mais » s'évanouissent, les raisons contraires s'effacent dans l'arrière-plan d'inattention, désormais inconvertible en premier plan (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 163).— FIN. [En parlant d'une monnaie ou d'une valeur bancaire] Que l'on ne peut changer ou échanger. Titre inconvertible et insaisissable (Ac. 1935).REM. 1. Inconvertibilité, subst. fém. Caractère de ce qui est inconvertible (notamment dans le domaine financier). C'est l'inconvertibilité des monnaies qui a forcé à abandonner le multilatéralisme (Univ. écon. et soc., 1960, p. 38-5). 2. Inconverti, -ie, adj., rare. Qui n'est pas converti à une religion. Quiconque ignore et ne retient pas ces points (...) est plus ou moins ou idolâtre ou pélagien (...) et, par quelque coin, inconverti (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 145). 3. Inconvertissable, adj. Que l'on ne peut convertir à une religion. Le fétichiste est inconvertissable; le moyen de l'amener à une religion supérieure n'est pas de la lui prêcher directement (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 47).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1. 1546 subst. « qui n'est pas convertible (à la religion) » (J. DE GAIGNY, Serm. de Guerricus, 20 v° ds DELB. Notes); 2. 1691 « qui ne peut être changé, immuable » (BOSS., 6e avert., 13 ds LITTRÉ); 1866 spéc. papier-monnaie inconvertible en espèces (M. CHEVALIER, Journ. des Débats, ibid.). Empr. au lat. chrét. inconvertibilis (de in à valeur négative et convertibilis « susceptible de changement ») « qu'on ne peut changer; qu'on ne peut convertir (à la religion catholique) ».
inconvertible [ɛ̃kɔ̃vɛʀtibl] adj.ÉTYM. 1546; lat. ecclés. inconvertibilis « qu'on ne peut convertir; immuable », de in- (→ 1. In-), et convertibilis « susceptible de changement ». → Convertible.❖1 Vx ou didact. (Personnes). Qu'on ne peut convertir à une religion, à une doctrine. ⇒ Inconvertissable.1 Eugénie (de Guérin), avec ses scrupules, n'aurait-elle pas eu de certaines craintes pour le salut de la protestante inconvertible… ?Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, 9 janv. 1865.1.1 Dans le Nord, quelques orphelins hindous se font chrétiens. Le Mahométan, lui, est inconvertible. Le Dieu des Musulmans est le plus absolu. Les autres dieux s'effritent devant lui.Henri Michaux, Un barbare en Asie, p. 49.2 (1691, Bossuet). Vx. (Choses). Qui ne peut être modifié. ⇒ Inchangeable.3 (XIXe; probablt de 1. in-, et convertible). Fin. Mod. Qu'on ne peut convertir, échanger contre de la monnaie métallique. || Billet de banque inconvertible. ⇒ Cours (forcé).2 Les billets de banque ont le cours forcé lorsque, tout en jouissant du cours légal, ils sont inconvertibles, c'est-à-dire lorsque la banque d'émission se trouve dispensée de les échanger contre de la monnaie métallique.Reboud et Guitton, Précis d'économie politique, t. I, III (→ Cours, cit. 20).4 Log. Vx. ⇒ Inconversible.❖CONTR. Convertible.DÉR. Inconvertibilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.